Conseil en Nutrition
Les aliments sont des mines de nutriments : macronutriments (protéines, lipides, glucides), vitamines, minéraux, acides gras, antioxydants… Chacun joue un rôle spécifique au sein de notre organisme.
Certains aliments sont particulièrement riches en fer ou en magnésium, d’autres en
vitamine C ou B9, d’autres encore en fibres ou en bonnes graisses… Grâce à cette
spécificité nutritionnelle, ils peuvent nous soigner en apportant les nutriments qu’il nous faut. Le curcuma et le gingembre, contenant des composés anti-inflammatoires, permettront de soulager efficacement les rhumatismes.
Les fibres étant la solution pour assurer un bon transit, on misera sur les pruneaux et les légumes verts, qui en contiennent beaucoup, pour soulager une constipation. Les aliments peuvent aussi agir en prévention, en nous empêchant de tomber malades.
La vitamine C permettant de renforcer les défenses de l’organisme, on privilégiera, à
l’approche de l’hiver, les agrumes, le poivron rouge ou le persil, qui en sont
particulièrement riches, pour se prémunir du rhume. Excellente source de bêta-carotène, la carotte entretient la bonne santé des yeux (elle a par ailleurs des effets anti cancer nombreux !).
Riche en acides gras essentiels, l’huile d’olive assure le bon fonctionnement du système cardiovasculaire, entre autres.
LES ALIMENTS PEUVENT-ILS REMPLACER LES MÉDICAMENTS ?
Les médicaments ont soigné, soignent et soigneront encore de nombreuses personnes. Mais ils ne sont pas la seule et unique solution en matière de santé (ils sont d’ailleurs de plus en plus souvent remis en cause, non seulement en raison de leur non-efficacité mais aussi de leurs effets parfois néfastes voire dangereux !).
Il existe en effet des méthodes plus douces, dont fait partie l’alimentation, pour venir à bout de certains petits maux. Ces méthodes peuvent parfois se révéler aussi efficaces voire plus – que les traitements.
On sait par exemple qu’en cas de rhume, aucun médicament n’est vraiment utile pour stopper l’infection, alors que le miel, le citron ou certaines plantes peuvent, eux, apporter un soulagement réel et réduire sa durée. Dans un grand nombre de cas aussi, les deux approches ne sont pas incompatibles, bien au contraire. L’alimentation est toujours un plus.
LES 9 RÈGLES D’OR POUR PROFITER VRAIMENT DES ALIMENTS
1. MANGER LOCAL ET DE SAISON
Achetez des aliments de préférence locaux et de saison. Pourquoi locaux ? Parce que vous avez ainsi la garantie que vos tomates ont été cueillies à maturité, qu’elles n’ont pas voyagé pendant des jours dans une chambre froide à travers toute la France, voire une grande partie de l’Europe, avant d’arriver dans votre assiette. Et donc que leur composition en vitamines et minéraux est optimale, car ces nutriments sont sensibles à l’air et à la lumière.
C’est le cas par exemple des petits pois frais qui peuvent perdre la moitié de leur vitamine C une ou deux journées après leur récolte ! Pourquoi de saison ? Parce qu’une fraise cultivée sous une serre chauffée n’a pas du tout le même goût qu’une fraise qui a poussé au soleil. Mais aussi parce que ce fruit rouge a besoin de soleil pour se gorger de vitamine C et de poly phénols, qui sont ses deux atouts principaux. Mais il n’est pas toujours facile de se fournir en produits locaux et de saison. Si l’on suivait à la règle ce grand principe, on se priverait de nombreux aliments. À défaut de frais, le surgelé représente donc une bonne alternative. En effet, les légumes surgelés sont conditionnés très rapidement après leur récolte, ce qui permet de limiter la perte de vitamines. Certes, ils subissent un blanchiment qui leur fait perdre une partie de leurs vitamines et antioxydants mais, de manière générale,
leur teneur en nutriments par rapport à leurs équivalents frais du supermarché est tout à fait honorable. Ils ont par ailleurs le grand avantage de pouvoir être consommés durant toute l’année, et d’être faciles à cuisiner. Certains processus de conservation permettent même d’améliorer la biodisponibilité de quelques nutriments, comme le lycopène, le superantioxydant de la tomate : son taux est plus élevé dans les tomates en conserve ou les
produits à base de tomate (coulis, concentré…) que dans les tomates fraîches.
2. ACHETER BIO… AUTANT QUE POSSIBLE
Opter pour des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique, c’est la meilleure
solution pour éviter d’absorber des résidus de pesticides. Ce serait un comble pour des « aliments qui soignent » de vous empoisonner avec des substances toxiques (dont on est encore loin de connaître précisément tous les effets néfastes !).
De plus, ce mode de culture présente de nombreux autres avantages. En optant pour le bio, vous pourrez manger vos fruits et légumes avec la peau sans vous soucier de résidus des pesticides. Un bon point car c’est souvent la peau des végétaux qui concentre un grand nombre de nutriments (en particulier les fibres, les antioxydants, la vitamine C…).
3. FAIRE LES BONNES ASSOCIATIONS
Manger des carottes pour profiter des bienfaits santé de ses antioxydants, c’est bien. Les agrémenter d’une cuillère d’huile d’olive, c’est encore mieux, car cela optimise leur assimilation. Les nutriments peuvent en effet interagir entre eux et cela améliore leur biodisponibilité. D’où l’importance des associations d’aliments : c’est ce que l’on appelle la « synergie nutritionnelle ». Voici quelques exemples pratiques à retenir !
4. CONSERVATION : ATTENTION FRAGILE !
Certains vitamines et minéraux contenus dans les aliments sont particulièrement fragiles.
C’est le cas par exemple de la vitamine C, très sensible à la lumière et à l’air. Des
scientifiques américains ont par exemple montré que les jus d’orange en brique perdent jusqu’à 100 % de leur vitamine C s’ils ne sont pas consommés suffisamment vite. Alors comment faire ? Tout d’abord, privilégier les produits ultra-frais (on évite les brocolis jaunis par le temps), cultivés localement, et les consommer rapidement, le jour même si possible, et dans les trois jours maximum.
Veillez également à entreposer vos légumes et vos fruits à l’abri de la lumière, dans un endroit frais et sombre, ou dans le compartiment réservé de votre réfrigérateur. Vous pouvez aussi opter pour les surgelés, car le processus de congélation conserve bien les vitamines et les minéraux. Enfin, lorsque vous préparez vos fruits et vos légumes, évitez de les laisser tremper : lavez-les plutôt à l’eau courante.
5. PRIVILÉGIER CERTAINS MODES DE CUISSON
Les vitamines et les minéraux sont également sensibles à la chaleur, et donc à la cuisson.
Cela ne veut pas dire qu’il faille tout manger cru. Certains modes de cuisson sont plus doux que d’autres, et permettent de préserver les vitamines. C’est le cas par exemple de la cuisson vapeur (à privilégier à la cuisson à l’eau, qui entraîne la fuite des minéraux) ou à la cuisson en papillote.
La cuisson a un autre avantage : elle améliore la biodisponibilité de certains nutriments (en clair, ils sont ensuite plus facilement assimilés par l’organisme). C’est le cas par exemple des épinards. Crus, ce sont une excellente source de fibres mais la cuisson permet à l’organisme d’extraire une plus grande part d’antioxydants. C’est la même chose pour les tomates, dont le lycopène est mieux assimilé quand l’aliment est cuit. De manière générale, attention aux cuissons trop fortes. Le barbecue est à éviter car il entraîne la formation de composés cancérogènes et de fumées toxiques qui se collent sur les aliments. Un steak cuit au charbon de bois pourrait ainsi contenir la même dose de HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), des composés cancérogènes, que… 600 cigarettes !
La cuisson à la poêle est une bonne option, à condition de ne pas trop monter la
température, mais aussi d’utiliser des huiles qui supportent bien la chaleur. Enfin, prudence également avec les cuissons rôties ou caramélisées, qui créent des produits de glycation avancée (AGE), accélérant le vieillissement et augmentant le risque de certaines maladies.
6. BIEN MASTIQUER !
« Prenez votre temps pour manger », « Mastiquez bien les aliments avant de les avaler».
Ces recommandations sont bien connues, surtout pour favoriser la satiété et la digestion.
Mais, on le sait moins, c’est aussi une bonne solution pour favoriser l’assimilation des
nutriments (en particulier les micronutriments, à savoir les vitamines, les minéraux, les antioxydants…).
En effet, il ne suffit pas de consommer des nutriments pour qu’ils soient assimilés. C’est un long processus qui commence… dans la bouche, sous l’effet de la mastication, qui assure une première étape de la digestion.
7. MANGER DE TOUT, LA CLÉ POUR ÊTRE EN BONNE SANTÉ !
Manger varié pour être en bonne santé, ce n’est pas seulement un principe de bon sens.
De nombreuses études ont ainsi montré que la consommation régulière de fruits et légumes variés est fortement associée à la réduction du risque de souffrir de certaines maladies chroniques, comme le cancer et les maladies cardiovasculaires. Mais on sait aussi aujourd’hui que l’action des antioxydants, même si elle est primordiale, ne peut expliquer à elle seule les bienfaits santé d’une alimentation riche en fruits et en légumes.
Dans les études cliniques, les antioxydants pris un par un ne démontrent pas d’effets
préventifs clairs. Ils ne sont réellement efficaces que quand ils sont en interaction les uns avec les autres. Aucun antioxydant isolé ne peut être aussi efficace que la combinaison d’une multitude de composés phytochimiques apportés par les fruits et les légumes.
En clair, mangez des tomates pour prévenir le cancer de la prostate ou des fruits rouges pour prévenir celui du sein, mais consommez aussi et surtout de nombreux autres fruits et légumes. Ce n’est que comme cela que ces aliments pourront réellement vous soigner.
8. OPTER POUR UNE HYGIÈNE DE VIE PLUS GLOBALE
Rien ne sert de manger des fruits et des légumes riches en antioxydants si, d’un autre côté, vous continuez à fumer (le tabac est en effet l’un des principaux « producteurs » de radicaux libres, contre lesquels vont lutter les antioxydants). L’alimentation fait partie d’un « tout », ne l’oubliez pas !
Augmentez votre activité physique, détendez-vous, arrêtez de fumer, limitez votre
consommation d’alcool… : autant de bons réflexes qui auront eux aussi un impact direct sur votre état de santé.
9. NE PAS OUBLIER LA DIMENSION PLAISIR !
Les aliments nous nourrissent, certains peuvent même nous soigner. Mais il ne faut pas oublier que manger est aussi un plaisir. L’envie de (bien) manger est indissociable du goût de vivre. Ne renoncez pas à certains aliments qui vous plaisent même s’ils sont habituellement jugés peu recommandables pour la santé.